LA COMPAGNIE
Il suffirait d’un coquelicot au pied de la montagne
EN PRODUCTION
TEXTE DE LAURE VALLES

Préambule
Dans les cartons, dans les sourires, dans l’espérance, nous avons des pièces endormies qui commencent à s’agiter. C’est le cas d’Il suffirait d’un coquelicot au pied de la montagne.
« En projet » vous propose de suivre la naissance du spectacle : note d’intention, premières lectures et répétitions, réflexions de recherche sont autant d’étapes qui rendent un spectacle possible. Nous serions heureux de les partager avec vous. A très vite et belle route à vous.
NOTE D’INTENTION
Nous sommes tous l’histoire.
La marche intime des déracinés
L’embrasement mondial autour de la seconde guerre a laissé des empreintes noires que l’Europe ne finit pas de purger. Ces temps de barbarie spectaculaire hantent nos consciences, nos discours et notre art à tel point qu’il est souvent difficile d’évoquer le devoir de mémoire sans faire appel à la résistance, la déportation et la brutalité de l’Homme. Mais cette période porte aussi une blessure plus discrète et plus sourde qui porte le nom d’exil. Le mouvement qui a eu lieu fut gigantesque et les hommes de cette grande migration générale se sont pour la plupart fixés sur des terres voisines et étrangères où l’urgence fut de reconstruire. Par souci d’intégration, par honte du désastre, par oubli volontaire, nos anciens se sont tus.
Et nombreux sont ceux qui n’ont pas légué leur langue à leurs enfants. Mais là, commence une autre violence, celle d’hériter d’ un ailleurs que l’on ne connaît pas, celle de porter dans un même corps la mémoire et l’oubli. Là, naissent les premières générations de déracinés. Comment construire une identité, une place, une existence quand nos anciens eux-mêmes en gardent le secret ? L’Histoire n’est pas si grande, elle est très quotidienne et s’ancre chaque jour dans notre mal d’identité. Il nous appartient de partir à la recherche de notre propre histoire, d’interroger nos anciens, simplement, sans juger. Il nous faut maintenant reprendre à l’origine pour comprendre où nous nous sommes perdus, depuis quand nous errons. Il est temps d’entamer la longue marche espérante des déracinés.
Il suffirait d’un coquelicot au pied de la montagne est le conte de ce voyage vers la mémoire et l’identité.
FEUILLES FROISSEES ET MOTS EN HERBE
« Il nous faudra être le vent
Il nous faudra passer
Et puis aimerLégèrement
Juste pour aimer
Comme çaSans faire d’effort
Femme Coquelicot
Filles de vos avalanches
C’est ce vent que je veux habiter
C’est votre histoire mon jardin
C’est la tendresse que vous avez voulue
Qui vous a manquée
Que vous avez tordue parfois
Souvent même
Mais ça n’a plus d’importance
Je suis Femme Coquelicot froissée
Un jour que je ne connais pas encore
Mais un jour que nous saurons reconnaître
Ça j’en suis sûre
Un jour
Nous irons nous allonger dans le vent des Alpilles
Il nous redressera le cœur
Et ma fille nous apprendra à danser "

- Laure Valles ( Il suffirait d'un coquelicot au pied de la montagne )
Texte et Jeux :
Mise en scène :
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